Yves Jaeglé, notre envoyé spécial à Landerneau (Finistère)| 04 janvier 2019, 8h52 | MAJ : 04 janvier 2019, 9h26

 

Un château perdu dans la campagne, un village ancien face à la mer, une expo à Landerneau : prenez une bonne rasade du grand Ouest.

Déjà, la Bretagne en hiver, on adore. Il n’y fait pas si froid. Le centre Finistère, même pas peur. Il y a terre dans ce mot, alors quittons un peu la mer, jamais loin, on y reviendra vite. Autour de Landerneau, on a même le choix entre Manche et Atlantique, en roulant une trentaine de minutes parmi des paysages reposants. Un week-end en trois temps. Commençons par le centre.

 

Trévarez, un château comme dans «Downton Abbey»

On vient de loin jusqu’ici, dans cet endroit un peu perdu, pas si loin des monts d’Arrée. Que les collines entraperçues étaient belles en tout cas, pour arriver à ce château victorien et néogothique qui fait partie des Chemins du patrimoine en Finistère. Si vous vous décidez sur un coup de tête et partez ce week-end, vous verrez encore les illuminations de Noël de l’artiste Miguel Chevalier, dont le rouge vampirise encore un peu plus ce château édifié à la fin du XIXe par un original richissime, qui y avait reconstitué une vie à la manière de la série « Downton Abbey ».

Dommage que les sous-sols ne se visitent pas. Rien n’a bougé, sous la poussière, on reconnaît les mêmes cuisines que dans la fiction. Le domaine, outre ses œuvres lumineuses jusqu’à dimanche, abrite des « jardins remarquables » et au pays des algues, ce sont les camélias qui sont ici en majesté. Une sorte de curiosité, devenue une ruine après-guerre, rachetée et restaurées par le département. Le génie du lieu, c’est Trévarez et son château de briques.

 

Meneham, chaumières face à la mer

Nous, on l’a appelée la petite maison dans la lande, cette splendide apparition tout au bout de la route, juste avant les rochers et la mer de la Côte des Légendes. Ne dites pas cela aux Bretons, ils sont tatillons. « Plutôt la petite maison sur la dune », a rectifié un local. Il avait raison, puisque le village de Meneham, « Menez Ham » en breton, signifie « le hameau sur le mont », au cœur du pays Pagan, entre Goulven et Plouguerneau.

On y est allé à l’aube ou presque, la veille de Noël, des dames préparaient déjà des animations qui se prolongent toute l’année. Le site, classé en 1975, restauré depuis moins de dix ans, abrite des maisons basses aux toits de chaume du XVIIIe siècle. Paysans, pêcheurs et goémoniers y ont vécu avant de quitter ce village fantôme, où des ateliers d’artisans et des gîtes accueillent le public.

Filez depuis la dune vers la mer : ici, chaque rocher est découpé comme une sculpture naturelle. C’est la côte sauvage, ce Finistère pur et dur où l’on marche longuement entre terre et mer. Un sentier de grande randonnée passe par là. On aurait rêvé de le suivre sans trop réfléchir à l’heure. Pour se fondre dans le paysage, où les silhouettes disparaissent vite dans la lande. Ou la dune ?

 

Landerneau expose de grands artistes

C’était le point de départ, ou le terminus, comme vous voudrez, de cette balade qui aiguise les sens, peu importe l’ordre. Un peu de culture au cœur de la nature. Le Fonds pour la culture Hélène & Edouard Leclerc — ici, on dit le FHEL — installé au cœur de cette petite ville bien plus animée qu’on ne croirait a largement trouvé sa place avec 1 million de visiteurs en six ans depuis son ouverture.

Un centre d’art en passe de devenir un incontournable des amateurs, créé sur l’emplacement du premier hypermarché de la famille. Picasso y a réuni 200 000 visiteurs dans cette ville de 16 000 habitants il y a deux ans. L’exposition de cet hiver, remarquable, inédite, venue du Canada, confronte deux grands artistes, Joan Mitchell (1925-1992) et Jean-Paul Riopelle (1923-2002). L’Américaine et le Canadien vivaient en couple. Bien, puis mal. Il l’a quittée. Mais elle l’a dépassé.

Aujourd’hui, cette femme peintre abstraite que l’on dit dans la continuité du Monet des « Nymphéas » — elle a habité tout près de Giverny — sidère par la beauté de ses immenses tableaux abstraits nourris d’une nature verdoyante aux verts incandescents. « Un couple dans la démesure », le titre, rend hommage aux audaces de l’un (lui), au génie de l’autre (elle). Ici aussi, on reprend des couleurs. Le vent semble aussi avoir fouetté ces tableaux.

FHEL

 

 

PRATIQUE

Y aller. En avion jusqu’à l’aéroport de Brest-Guipavas. En train, arrêt Brest ou Landerneau.

Se loger. On recommande l’Auberge de Keranden, si vous réservez suffisamment à l’avance. Deux chambres d’hôte seulement (83 euros pour celle du bas, 116 euros pour la plus grande en duplex), au cœur de Landerneau, dans une très vieille bâtisse restaurée donnant sur jardin. Le couple qui tient l’endroit est adorable, une mine de renseignements. Capable d’emmener gratuitement une vieille dame japonaise venue visiter spécialement les calvaires de la région.

L’expo. « Mitchell/Riopelle, un couple dans la démesure », Fonds pour la culture Hélène & Edouard Leclerc, Landerneau (Finistère). 10 heures-18 heures tous les jours jusqu’au 22 avril. Tarif : 6-8 euros.

À voir. Landerneau abrite le deuxième pont habité de France avec Narbonne, datant du XVIe siècle. Il sépare la rivière, l’Elorn, de la mer. Il s’agit de la fin de l’estuaire. On peut s’y promener sur 7 km. Le pont habite aussi un centre d’artisans d’art qui travaillent sur place. Domaine de Trévarez, à 5 km au sud de Châteauneuf-du-Faou. Cette visite nécessite une voiture.

 

A Plouider, à 6 kilomètres de Plounéour: le restaurant La Butte.

Equipe du Spa

Nous avons le plaisir de vous annoncer que le Spa de La Butte a remporté la 2ème place dans le classement Spa Hôtelier de France du Label "Spas de France". Le classement est basé sur les taux de satisfaction de la clientèle. Merci à vous pour votre fidélité !

Publiée par La Butte - Restaurant Hôtel & Spa sur Vendredi 28 décembre 2018

De 350 à 700 euros la semaine selon la saison.